Comment Atmosfair calcule les émissions de CO₂ ?
Calculer les émissions de CO₂ émises par le secteur aérien est délicat car de nombreux facteurs sont à prendre en compte et que cela nécessite une certaine expertise. C'est pourquoi, nous avons décidé, en partenariat avec Atmosfair qui a développé un calculateur CO₂ performant, d'afficher les estimations en CO₂ de chaque offre pour vous permettre de choisir les vols dont l'empreinte carbone¹ est la plus faible.
Les données utilisées par Atmosfair proviennent de projets de recherche scientifique indépendant et ont été approuvées par l'Agence Fédérale Allemande pour l'environnement. Les données communiquées par les compagnies aériennes elles-mêmes ne sont en aucun cas utilisées.
Ce calculateur prend en compte de nombreux paramètres détaillés ci-dessous :
Le modèle d'avion
Les avions plus récents consomment moins de carburant et rejettent donc moins de CO₂ que les anciens modèles. Les modèles d'avion qui composent la flotte ² des compagnies aériennes peuvent donc avoir une incidence positive ou négative sur l'efficacité carbone³ d'une compagnie.
Pour chaque itinéraire, les compagnies choisissent un modèle d'avion parmi leur flotte en fonction de la distance de vol, de la fréquence de vols sur ce trajet donné, du nombre de passagers etc.
Le calculateur Atmosfair se base sur 121 modèles d’avion utilisés par les compagnies couvrant 97% du marché.
Le modèle du moteur
Le type de moteur associé à un modèle d’avion a également une influence sur les émissions de CO₂ et les émissions non-carbonées. Moins le moteur consomme de carburant, moins les émissions seront importantes.
Ainsi, Atmosfair analyse les 408 moteurs d’avion ce qui représente 96% du marché.
La distance parcourue et les escales
La consommation de carburant dépend sensiblement de la distance totale à parcourir. Plus la destination est éloignée, plus la consommation de kérosène⁴ sera élevée. Par ailleurs, durant les vols long-courriers, le réservoir de carburant est plein et n'est consommé dans son intégralité qu’à l’arrivée. Ceci augmente le poids de l’avion durant la majeure partie du vol et donc les émissions de CO₂.
Pour limiter les émissions de CO₂, voyager plus proche de chez soi et limiter les vols longue distance semble donc à privilégier.
Les étapes de vol
Le calculateur de CO₂ d’Atmosfair estime la consommation de carburant en fonction des différentes phases du vol afin d’obtenir des résultats plus précis.
Il différencie la phase décollage, la phase de montée en altitude pour atteindre l’altitude de croisière, la phase de croisière, la phase de descente avant l‘atterrissage et la phase d’atterrissage. Les quantités de CO₂ émises par l’avion varient en fonction de la phase de vol.
Ainsi, les phases de décollage et d’atterissage sont des phases excessivement gourmandes en CO₂. De ce fait, les vols avec escales ont donc une empreinte carbone plus élevée et les vols directs sont à privilégier afin de limiter l’impact environnemental.
Les détours
Relier deux villes en avion revient à parcourir une distance d’un point A à un point B. Dans la réalité, un avion effectue toujours des détours pour arriver à destination. Des études ont montré que les détours sont en moyenne de 50km pour chaque vol ce que le calculateur Atmosfair prend en compte.
La classe de voyage
Les sièges en classe affaires et première classe sont plus spacieux et plus lourds augmentant ainsi le poids de l’avion. Voyager en classes premium est alors plus gourmand en CO₂ que de voyager en classe économique.
En effet, un passager en classe économique consomme en moyenne 20% de moins de carburant par rapport aux autres types de classe. Respectivement, un passager un classe affaires consomme en moyenne 50% de plus de carburant et un siège en première classe, le double. Le calculateur d’Atmosfair prend donc en compte ce facteur majorant.
Les opérations au sol
Au décollage et à l’atterrissage, l’avion effectue des manoeuvres sur les pistes pour décoller ou débarquer les passagers à l'aide d'engins de traction. Ces opérations au sol consomment environ 2,5kg de carburant par passager qu’Atfmosfair ajoute aux résultats pour les comptabiliser.
Le taux de remplissage
Le taux de remplissage correspond au nombre de sièges occupés pendant un vol par rapport au nombre de sièges restés vides. Ce taux est un facteur clé pour déterminer la capacité de charge de l’avion en marchandises et la consommation en carburant. Plus l'avion est rempli, moins les émissions de CO₂ par passager seront importantes.
Atmosfair intègre donc le taux de remplissage moyen de chaque compagnie aérienne.
Le transport de marchandises
Pendant les vols commerciaux, les avions transportent des passagers mais également des marchandises, on parle alors de fret aérien. La capacité de charge en fret d’un avion dépend du taux de remplissage (passagers) et de la quantité de kérosène ⁴ nécessaire pour le trajet. Les marchandises alourdissent l’avion et engendrent donc davantage d’émissions de CO₂.
Ce paramètre est pris en compte dans le calculateur grâce au facteur de charge de chaque compagnie.
Tous les facteurs pris en compte ci-dessus permettent d'obtenir un résultat intermédiaire auquel sont ajoutées les émissions non-carbonées qui ne peuvent être directement prises en compte dans le calcul.
Les émissions non-carbonées
Lors de la combustion du kérosène ⁴, les avions émettent du CO₂ mais également des émissions dites non-carbonées qui participent au réchauffement climatique. Ces émissions ne sont produites qu’au delà de 9000 mètres d’altitude, c’est pourquoi Atfmosfair ne les comptabilise que pour les vols dont l’altitude dépasse 9km.
Que sont les émissions non-carbonées ?
- L’oxyde d’azote : l’oxyde d’azote est un gaz qui se créer lors de la combustion de carburant. Quand la concentration de gaz dans l’air est élevée, cela peut entraîner une dégradation de la couche d’ozone contribuant ainsi au réchauffement climatique.
- Les trainées de condensation et les nuages de glace : ces trainées correspondent aux nuages blancs qui se forment à l'arrière de l'avion lorsque celui-ci vole à haute altitude et que les températures sont très froides. Elles perturbent l'équilibre de l'atmosphère et participent au réchauffement climatique.
Ces émissions non-carbonées sont donc ajoutées au résultat intermédiaire donné par le calculateur. Comme il ne s'agit pas de carbone, l'unité du résultat final est l'équivalent CO₂ (CO₂e).
¹ Empreinte carbone : l'empreinte carbone est un indicateur permettant de mesurer l'impact sur l'environnement d'une activité et plus particulièrement des émissions de gaz à effet de serre produites par cette activité.
² La flotte d'une compagnie aérienne : la flotte d'une compagnie aérienne correspond à l'ensemble des avions qu'elle possède et utilise.
³ Efficacité carbone d'une compagnie aérienne : l'efficacité carbone d'une compagnie correspond à sa capacité à limiter ses émissions de CO₂ la rendant ainsi efficace. Plus elle les limite, plus son efficacité carbone sera élevée. Pour cela, elle dispose de plusieurs leviers comme l'acquisition d'avions plus récents, la réduction de ses déchets à bord, l'utilisation de biocarburants* etc.
* Les biocarburants : les biocarburants sont des carburants produits à partir de matériaux organiques renouvelables (matière première d’origine végétale, animale ou issue de déchets). Par exemple, ils peuvent être produits à partir d'huiles de cuisson usées. En outre, ils rejettent moins de CO₂ que les carburants classiques comme le kérosène car le CO₂ dégagé lors de leur utilisation est compensé par le CO2 absorbé durant la croissance des végétaux. Néanmoins, cet effet dépend de la manière dont les biocarburants ont été produits (s'ils ont utilisés des ressources gourmandes en CO₂, cet effet pourra être amoindri).
⁴ le kérosène est un carburant produit à partir du pétrole et utilisé par les avions en raison de ses propriétés.